Formes d'unions différentes, profils distincts ? Une comparaison des pacsé.e.s en couple de sexe différent et des marié.e.s

Enquêtes
Par Wilfried Rault, Muriel Letrait
Français

Résumé

Si les données ministérielles fournissent quelques éléments sur le pacs et son évolution depuis sa mise en œuvre en 1999, elles ne permettent pas de décrire les profils sociaux des contractant.e.s d’une forme d’union qui a été élaborée en 1999 dans un souci de distinction vis-à-vis du mariage. Les deux premières enquêtes quantitatives réalisées en population générale à avoir inséré le pacte civil de solidarité dans leur questionnaire, l’Étude des relations familiales et intergénérationnelles (ined-insee, 2005) et Contexte de la sexualité en France (inserm-ined, 2006) permettent de pallier ce manque de données.
Les pacsé.e.s présentent des caractéristiques sociodémographiques qui mettent en évidence une distribution sociale spécifique. Le choix du pacs est corrélé à certains profils sociaux et s’insère dans des systèmes de représentations et de valeurs individuels qui diffèrent de ceux des personnes qui ont opté pour le mariage depuis que le pacs existe. C’est un rapport plus distant au religieux et une perception moins différentialiste des rapports sociaux de sexe qui caractérisent les pacsé.e.s. Toutefois, au regard de l’augmentation massive du nombre de pacs ces dernières années et des déclarations d’intention recueillies dans l’enquête érfi, on peut faire l’hypothèse d’un processus de démocratisation du pacs au sens où les spécificités constatées pour les pionniers du pacs semblent s’amenuiser.

Mots-clés

  • pacs
  • mariage
  • groupes sociaux
  • valeurs
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