Une nouvelle étape dans la sociologie des professions en France. Bilan critique autour des ouvrages de Didier Demazière, Charles Gadéa (2009) et Florent Champy (2009)
Résumé
La sociologie des groupes professionnels ne constitue pas un objet nouveau de la sociologie ; néanmoins, des redéfinitions de l’objet, du champ et des approches ont été proposées récemment dans la sociologie française avec pour enjeu, d’introduire de nouvelles perspectives.
Le passage d’une sociologie des professions (plutôt anglo-saxonne) à une sociologie des groupes professionnels (portée par la France) peut constituer un virage important dans la compréhension des communautés professionnelles qu’elles soient, ou non, prestigieuses, autonomes, voire même seulement à peine reconnues (Demazière, Gadéa, 2009). Parallèlement, un troisième regard visant à articuler, et non plus seulement à exclure, la sociologie fonctionnaliste et la sociologie interactionniste des professions nous invite également à sortir « de l’âge d’or des professions » (Champy, 2009).
Si, dans l’ouvrage collectif dirigé par Didier Demazière et Charles Gadéa, il s’opère un infléchissement de l’approche interactionniste, c’est une autre voie qu’a choisie Florent Champy en procédant à une réintégration de l’héritage fonctionnaliste. Dans cet article, nous nous proposons de questionner ces deux approches récemment développées pour rendre compte de la pertinence qu’il y a à renouveler la sociologie des groupes professionnels en France.
Mots-clés
- groupes professionnels
- métiers
- professions
- travail
- sociologie