La face subjective des inégalités. Une convergence entre psychologie sociale et sociologie ?

Bilan critique
Par Marie Duru-Bellat
Français

La sociologie et la psychologie sociale abordent de manière distincte la question de ce qu’on peut considérer comme la face subjective des inégalités, à savoir la manière dont les personnes ressentent, expliquent et justifient les inégalités qui marquent leur société d’appartenance. De fait, les travaux des psychologues sociaux sur ces questions sont peu connus de la majorité des sociologues et l’objectif du texte est d’en présenter une synthèse. Sans prétendre à l’exhaustivité, il entreprend un bilan critique de cette littérature, majoritairement anglo-saxonne. Il souligne combien ces analyses de la manière dont l’intériorisation des inégalités affecte profondément les psychismes sont éclairantes sur les mécanismes de reproduction des inégalités elles- mêmes. À ce titre, elles méritent d’être connues des sociologues, toujours en quête d’une articulation macro-micro difficile à concevoir. Mais si sur certains points, et au-delà des concepts privilégiés, sociologues et psychologues sociaux débouchent sur des conclusions convergentes – par exemple concernant l’inscription des jugements de justice dans un système d’interaction concret –, il reste des points moins consensuels, ainsi les sociologues opposent-ils volontiers à la notion, centrale en psychologie, de la « croyance en un monde juste », la sévérité des jugements, notamment en France, sur la justice de la société.

  • croyance en un monde juste
  • idéologies
  • stéréotypes
  • inégalités sociales
  • genre
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