Qui rêve du logement social ?

Enquêtes
Par Pascale Dietrich-Ragon
Français

Dans un contexte de crise du logement, le nombre de demandeurs de logements sociaux ne cesse d’augmenter dans les grandes villes françaises. Il n’y a pourtant pas d’équivalence automatique entre les difficultés de logement et la demande. Beaucoup de personnes, notamment issues des classes moyennes, préfèrent ne pas effectuer de démarche quand bien même leurs conditions de logement laissent à désirer. Cet article s’intéresse aux motivations et aux conditions d’expression de la demande de logement social en Île-de-France, où les tensions immobilières sont les plus fortes. Quels sont les parcours et les expériences conduisant à rejoindre la liste des candidats ? Quels sont les justifications, les représentations et les arbitrages dans ce choix ? Au-delà du besoin, différentes conditions sont nécessaires à l’entrée dans une « carrière » de demandeur. La socialisation dans un milieu populaire est en premier lieu déterminante, de même que les expériences négatives sur le marché immobilier et les ruptures professionnelles et familiales. Parallèlement, il faut construire une représentation positive du logement social. Dans ce processus, l’entourage, souvent logé dans ce secteur, joue un rôle primordial. Aux yeux des demandeurs, cet habitat représente un moyen d’échapper à l’humiliation vécue sur le marché privé ainsi qu’un gage de sécurité et de qualité de vie. Ils y voient même une porte de sortie à la condition populaire et à la précarité et une façon de faire face au déclassement et aux injustices sociales.

Mots-clés

  • logement social
  • habitat
  • inégalités sociales
  • catégories populaires
  • injustices sociales
  • protection sociale
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