Typologie et description. À propos de l'intelligibilité des expériences vécues

Théories & méthodes
Par Didier Demazière
Français

La sociologie est indissociable d’opérations de tri, classement et mise en ordre des matériaux empiriques qui, en réduisant la complexité des phénomènes étudiés, en dégagent une meilleure intelligibilité. Dans cette perspective, la production de typologies tend à devenir une routine de recherche, en particulier pour les enquêtes à visée compréhensive fondées sur des entretiens approfondis. La méthode typologique, entendue ici comme une typologie descriptive et non comme la démarche idéal typique wéberienne, apparaît comme une manière commode de rendre compte de matériaux abondants et de réaliser une description organisée et intelligible d’expériences vécues. L’argument développé est que la typologie a souvent un coût important, voire exorbitant, en termes de simplification des résultats, et qu’elle doit dès lors être ramenée au rang de production intermédiaire. En prenant appui sur une comparaison internationale basée sur des entretiens biographiques approfondis auprès de chômeurs, l’article présente une démarche complémentaire : si la typologie permet de repérer des significations saillantes et attractives du chômage, la prise en compte des variations, combinaisons et modulations de ces significations s’appuie sur une démarche cartographique, qui intègre une complexité plus grande des phénomènes sans brouiller pour autant leur intelligibilité.

Mots-clés

  • typologie
  • idéaltype
  • compréhension
  • expériences
  • chômage
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