Associations : les nouveaux guichets de l'immigration ? Du travail militant en préfecture

Par Mathilde Pette
Français

Cet article montre dans quelle mesure le travail militant dans la cause des étrangers entretient une relation ambigüe à l’État, ses institutions et ses représentants. Destiné à influer sur les politiques migratoires et à accompagner et défendre les étrangers, le travail militant se trouve dans le même temps façonné et conditionné par ces politiques migratoires. Les associations adaptent leurs activités en fonction du contexte politique qui structure leur cadre d’action. De ce fait, c’est la nature du travail militant qui évolue : il se routinise, se juridicise, s’individualise et se formalise. Cet article montre ensuite comment ce processus de juridicisation participe à une diminution de la distance entre les associations et l’État. L’application des politiques migratoires par les administrations compétentes se fait dans ce cas avec, et en partie par, les associations de la cause des étrangers. Ces tendances apparaissent ainsi constitutives d’un processus d’institutionnalisation de la cause des étrangers. Cet article s’appuie sur des observations menées dans des associations de la cause des étrangers et lors de réunions d’une commission préfectorale de réexamen d’étrangers sans-papiers.

Mots-clés

  • travail militant
  • associations
  • étrangers
  • sans-papiers
  • institutionnalisation
  • juridicisation