« Une fenêtre ouverte sur l’extérieur » ?

Par Laurent Solini, David Scheer, Jennifer Yeghicheyan
Français

En prison, le pôle socio‑éducatif, la salle polyvalente, le lieu de culte, le gymnase, les salles de classe ou les locaux de soins sont les lieux sur lesquels reposent prioritairement les attentes en matière d’humanisation de la peine d’emprisonnement ainsi que de réhabilitation des personnes détenues. L’argumentation ainsi établie par les pouvoirs publics et les architectes actuels des prisons tend à afficher ces espaces et les activités qu’ils accueillent comme les faire‑valoir d’une expérience carcérale visant à se rapprocher toujours davantage de l’expérience vécue hors les murs, le référent premier étant la ville. Chercher à faire de la prison une « prison‑ville » traduit cette volonté de produire un système d’enfermement capable d’atténuer l’austérité carcérale et de construire un climat favorable à la réinsertion des détenus. Cet article propose d’interroger une telle ambition à partir d’une enquête ethnographique menée au sein de deux espaces carcéraux : le « bloc G » de la maison d’arrêt et de peines de Lembas, située en Belgique, et le « pôle socio‑éducatif » du centre pénitentiaire de Sarn, localisée en France.

Mots-clés

  • prison
  • architecture
  • espace
  • ethnographie
  • Belgique
  • France