La postérité d’Émile Durkheim en Amérique du Nord

Bilan critique
Par Marcel Fournier
Français

Cet article présente les différentes étapes de la réception d’Émile Durkheim en Amérique du Nord, depuis 1895, en particulier pour De la Division du travail social, à l’École de Chicago et au département de sociologie de l’université Harvard. Il évoque sa double visibilité, après 1950, avec Le Suicide qui popularise l’analyse multivariée en recherche quantitative mais fait l’objet de discussions critiques, et avec Les Formes élémentaires et le rituel. De nouvelles traductions permettent l’accès à l’ensemble de l’oeuvre (sur l’éducation, la politique, la morale, la théorie de la connaissance, la religion) et c’est la microsociologie qui maintient et renouvelle son influence aux USA. Au Québec francophone, les sociologues formés aux États‑Unis le considèrent comme la meilleure introduction à la démarche théorique en sociologie. La sociologie de la connaissance qui s’y élabore s’inspire de l’approche d’É. Durkheim des représentations collectives et de la culture. L’article montre enfin le renouveau des études durkheimiennes, depuis 1970, avec la création d’un réseau de recherche international (Groupe d’études durkheimiennes en France, lié au Comité de recherche en histoire de la sociologie de l’Association internationale de sociologie ; revue Durkheimian Studies/Études durkheimiennes ; Canadian Network of Durkheimian Studies/Réseau canadien d’études durkheimienne, etc.). Il conclue sur les débats actuels autour de l’oeuvre d’É. Durkheim (judaïsme, libéralisme, colonialisme, féminisme, postmodernisme, sociologie culturelle, pragmatisme, religion).

Mots-clés

  • Émile Durkheim
  • États‑Unis
  • Canada
  • réception
  • histoire de la sociologie
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