Les voisins : une bouffée d’air social ? Relations locales et entre-soi dans les réseaux personnels

Par Lydie Launay, Guillaume Favre
Français

Depuis plusieurs décennies, la question de l’accentuation de la ségrégation urbaine observée dans les grandes agglomérations enchevêtre celle de la formation de l’entre-soi et nourrit les politiques de déségrégation urbaine menées dans les pays occidentaux. Si de nombreux travaux sociologiques interrogent le rôle des relations de voisinage dans ce processus d’homogénéisation des sociabilités, rares sont ceux qui replacent ces relations dans l’ensemble de la vie sociale des individus et les comparent aux autres cercles sociaux (travail, cercles amicaux, études, etc.) qui font l’ordinaire de la vie sociale. À partir d’une enquête sur les réseaux personnels conduite en 2017 dans la région toulousaine, nous étudions la place des relations de voisinage dans les réseaux pour voir si et dans quelle mesure ces relations participent à la formation de l’entre-soi (entendu comme une sociabilité à la fois homogène et cohésive). Pour ce faire, nous distinguons deux types de relations locales : les sociabilités créées avec les voisins et celles nouées avec ce que nous appelons les plus que voisins. Dans l’ensemble, cet article montre que les relations avec les voisins apportent plus d’ouverture sociale que les relations avec les plus que voisins et celles détachées de tout ancrage local. Ce sont plutôt les autres contextes d’activité (travail, groupes d’amis, association, etc.), qui contribuent à renforcer l’homogénéité sociale des réseaux personnels et à les rendre plus cohésifs.

  • relations de voisinage
  • ségrégation urbaine
  • réseaux personnels
  • entre-soi
  • contexte d’activités
  • homogénéité sociale